En mai dernier, le ministre de l’écologie, Philippe Martin, avait demandé une expertise au Musée d’Histoire Naturelle sur la situation des ours dans les Pyrénées.
Les résultats, publiés vendredi dernier, sont sans appels. Il est recommandé de lâcher rapidement un nombre minimum de six ours dans les Pyrénées, provenant encore de Slovénie. D’après l’étude, la cohabitation entre les ours et les troupeaux est possible.
L’ourse Melba, premier ours tué par un chasseur en 1997, avait lancé un débat entre les pros ours, enclin à un maintien de la biodiversité, et les anti-ours, reprochant à ce dernier d’affaiblir les troupeaux.
Cependant, malgré le lâcher en 1996 de deux femelles et un mâle, de six autres femelles et un mâle en 1997 et pour finir quatre femelles et un mâle en 2006, leur nombre ne dépasse pas actuellement 22 en zone française.
« L’ours brun n’a écologiquement aucun impact négatif sur l’écosystème pyrénéen, faune comme flore. Il y a donc toute sa place », précise l’expertise.
En ce qui concerne l’état de conservation de l’espèce, elle y est décrite comme « défavorable » et « inadéquat ». En effet, le territoire minimum dont a besoin une femelle et ses petits est compris entre 20 et 30 km2. Quant au mâle, cela passe à 1000km2.
Le directeur de l’association Ours-Adret ajoute :
« Il y a urgence. La population d’ours bruns des Pyrénées est divisée en deux noyaux. Le noyau occidental compte deux mâles et est donc voué à l’extinction rapide. »
Tout comme celui des Pyrénées centrales, contenant 20 ours.
Cependant la situation reste très tendue, « Cela risque de chauffer très vite entre éleveurs et pro ours », explique un berger.
Fabrice Charria, directeur de la Pastorale Pyrénéenne reste neutre sur la situation :
« On ne nous demande pas notre avis sur une réintroduction. Nous n’avons pas le choix, dit-il. Alors on trouve des solutions pour limiter la prédation.»
Pour aider les éleveurs, 870 gros Patou ont été donnés, seuls chiens capables de faire peur à un ours grâce à sa taille et son poids pouvant aller jusqu’à 70kg. « Dès qu’un Patou est présent sur une estive, la prédation baisse », assure Fabrice Charria. Mais il ajoute aussi que « c’est la troisième cause de prédation après les attaques de chiens divagants et surtout en premier lieu des vols de bétail. ».
L’Homme reste toujours le premier prédateur…
Et vous, pros ou anti-ours ?
Pour en savoir plus sur l'ours brun : Le saviez-vous ?
Crédit photo: Charentelibre
Romain C