Une pratique qui semble dater d'un autre temps se déroulent dans certaines provinces au Pakistan. Des combats d'ours et de chiens ont encore lieu pour divertir les villageois lors de fêtes, malgré les interdictions.
Un divertissement au goût de sang
Dans les régions pakistanaises du Pendjab et du Sindh, des combats opposant un ours sauvage et deux chiens sont régulièrement organisés, notamment lors de fêtes de villages. Ces combats tendent avant tout à amuser les villageois alors qu'ils sont interdits depuis 1980.
La Protection mondiale des animaux a pu identifié 40 ours encore au combat. Dans la grande majorité, il s'agit d'ours noirs d'Asie. Ils sont capturés alors qu'ils ne sont que des oursons. Le cauchemar commence alors pour eux : leurs dents et leurs griffes sont arrachées (afin de ne pas pouvoir se défendre lors des combats), ils sont attachés jour et nuit à l'extérieur sous les intempéries et sont très peu nourris. Quand arrivent les combats, les ours sont donc très affaiblis.
Leurs conditions de vie sont opposées à celles des chiens qui combattent avec eux. En effet, il arrive que ces chiens vivent comme de véritables petits rois avec leur propre chambre. Les chiens et les ours vivent pourtant ensemble, chez le même propriétaire.
A chaque fois, il y a en général trois combats de trois minutes chacun. L'ours est complètement sans défense et souffre des attaques de chiens surexcités et entraînés pour le combat. Il n'y a pas de règles précises. l'"arbitre" décide du gagnant en fonction de la fatigue des chiens et de l'état de l'ours. Evidemment, l'ours n'est pas soigné.
Des paris sont organisés sur le gagnant. Le propriétaire de l'ours et des chiens peut gagner jusqu'à 60 dollars par combat grâce à ces paris.
Un programme de réinsertion pour les hommes et les ours
Quand il arrive aux propriétaires d'être interpellés, la sanction est très légère et ne les incite pas à changer d'activité. De plus, il est facile pour eux de cacher leur activité car ils l'exercent dans des endroits reculés où peu de contrôles sont organisés. Beaucoup considèrent aussi que seul ce métier est suffisamment rémunérateur pour subsister.
La Protection mondiale des animaux et le Centre de Recherche de Bioressources du Pakistan (BRC) travaillent ensemble pour éradiquer cette pratique. Un gros travail de pédagogie est nécessaire pour leur faire comprendre que ces combats sont extrêmement cruels. Les deux organismes financent également des alternatives pour les propriétaires afin de leur trouver un nouveau travail comme la construction d'une boutique de vêtements ou de fruits et légumes. Les organismes financent au début ces projets et suivent sur le long-terme les anciens propriétaire afin de vérifier qu'ils n'ont pas repris les combats d'ours et chiens.
Quand les propriétaires acceptent de se séparer de leurs ours, ceux-ci sont placés dans un sanctuaire où ceux-ci sont soignés et placés dans un endroit correspondant à leur milieu de vie naturel. Ils sont amenés à y couler des jours paisibles, loin de la violence des combats et des hommes.
Même si en 2013, 70% des propriétaires approchés ont respecté le programme en renonçant au dressage d'animaux pour le combat, le chemin est encore long pour éradiquer complètement cette pratique. En effet, modifier une culture ne se fait pas en un jour.
Source photo : Protection mondiale des animaux
Fabie-n B
Karine G