Une saisie record d'ivoire et l'arrestation d'un ponte du trafic mondial viennent de porter un coup dur à la filière. Cependant, le combat pour la protection des éléphants d'Afrique s'annonce encore difficile.

"Crimes contre l'environnement"

Alors qu'il était estampillé sous le nom "équipement ménager", un chargement, stationnant depuis plusieurs jours dans un parking du port kényan de Mombasa (Kenya), fût perquisitionné par la police. Au lieu d'y trouver des aspirateurs ou des fers à repasser, elle trouva deux tonnes d'ivoire sous la forme d'objets en ivoires mais aussi de défenses d'éléphants brutes. Cette saisie record fut permise par le sens moral des policiers qui ont refusé de toucher des pots-de-vin pour se taire sur la nature de la marchandise. En faisant cela, ils ont tourné le dos à cinq millions de shillings, soit 46.000 euros.

Après que le cerveau du réseau, Feisal Mohamed Ali, ait prit la fuite, il fut arrêté en Tanzanie et extradé au Kenya. Accusé de "crimes contre l'environnement"  et activement recherché par Interpol, son procès fera sûrement école. En effet, il est rare qu'un chef de cette envergure soit arrêté et jugé. Ce sont surtout les braconniers, autrement dit "les petites mains" en bout de chaîne, qui sont inquiétés par la justice. Ils payent alors pour l'ensemble du réseau et les cerveaux ne sont pas inquiétés. Feisal Mohamed Ali encourt des peines très lourdes qui peuvent aller jusqu'à la prison à vie.

Des réseaux organisés et à portée mondiale

Pour beaucoup d'experts, les réseaux de trafic ne s'arrêtent pas aux petits braconniers et aux intermédiaires. En effet, Ofir Drori, de l'ONG Eagle Wildlife Law Enforcement, considère que, pour que le problème soit résolu, les sanctions doivent davantage s'appliquer aux chefs des quelques grosses organisations qui dominent le trafic qu'aux petites mains. Il affirme même que l'extermination des éléphants n'est pas un problème africain mais mondial.

On peut parler d'une véritable mafia dont les intérêts économiques titanesques permettent à ces organisations de pratiquer la corruption à tous les éléments de la chaîne : gardes forestiers de réserve, policiers et même politiciens de premier rang.

Même s'il est très rare que les personnes condamnées au Kenya pour crimes contre des éléphants soient emprisonnées (seulement 7% selon l'ONG Wildlife Direct), les ONG espèrent que le procès de Feisal Mohamed Ali portera enfin un message suffisamment fort pour stopper le massacre : 25.000 éléphants sont tués chaque année pour alimenter un trafic mondial pesant  188 millions de dollars (selon une étude du Programme de l'ONU pour l'environnement et d'Interpol publiée en 2013).

Source photo : Tony Karumba (AFP)

 

2 Commentaires

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    Julie G " quand les achats s'arrêteront. Les tueries s'arrêteront. "

    Michele K Tout a fait d accord il faut punir les acheteurs comme pour la drogue