Un événement inédit s’est produit en Normandie : un chacal doré (Canis aureus), un canidé sauvage originaire d’Asie, a été observé pour la première fois en Seine-Maritime, dans la réserve naturelle de l’estuaire de la Seine, entre Le Havre et Tancarville.
Une rencontre inattendue
Le vendredi 14 mars, vers 9h30, deux promeneuses se baladaient dans le marais du Hode, nouvellement accessible au public, lorsqu’elles ont aperçu un animal inattendu. "Il faisait un temps magnifique", raconte Sylvie Caramello à Ici Normandie. "Nous étions venues photographier les cigognes quand j’ai senti un regard. On s’est retournées et on a pris chacune une photo. En les regardant, on s’est dit : ‘Mais… c’est un chien ? Un husky ? Non, c’est un loup !’"
Les images sont rapidement transmises à la Maison de l’Estuaire, en charge de la réserve. L’organisme les fait suivre à l’Office français de la biodiversité (OFB), qui confirme l’identification : il s’agit bien d’un chacal doré, une première dans le département.
Un canidé entre le renard et le loup
Le chacal doré est un mammifère de taille moyenne, mesurant entre 45 et 50 cm au garrot et entre 65 et 105 cm de long. Sa silhouette rappelle celle du renard, mais son pelage et son museau évoquent le loup.
"Il présente une morphologie intermédiaire entre le renard et le loup", explique Cyril Tellier, spécialiste des canidés à la Direction départementale des Territoires et de la Mer. "Il a la couleur d’un loup, le museau d’un loup, mais la corpulence et la queue d’un renard."
Ce prédateur opportuniste se nourrit aussi bien de petits animaux que de charognes. Son régime et son mode de vie le placent en concurrence écologique avec le renard, dont il partage l’habitat et les habitudes.
Une espèce en expansion
Originaire d’Asie, le chacal doré a commencé à coloniser l’Europe de l’Est avant d’atteindre les Alpes françaises en 2017. Son installation en Normandie marque une nouvelle étape dans sa progression naturelle vers l’ouest.
L’OFB va désormais mettre en place un suivi pour observer le comportement et la possible implantation de cette espèce dans la région. "Nous savions qu’il arriverait un jour, mais en plein jour et aussi clairement visible, c’est exceptionnel", souligne Cyril Tellier.
L’espèce n’est ni chassable, ni piégeable, et il est demandé aux promeneurs de ne pas chercher à l’approcher. La réserve rappelle également que la période de reproduction de nombreuses espèces a commencé, et qu’il est obligatoire de tenir son chien en laisse lors des promenades.
Un autre grand canidé dans le secteur
Ce n’est pas la première fois qu’un canidé sauvage suscite l’attention en Seine-Maritime. En janvier, le cadavre d’un "grand canidé", possiblement un loup, a été découvert à Sandouville, près de l’autoroute A131. La présence du loup est d’ailleurs attestée dans la région depuis plusieurs années, notamment dans le secteur du Havre.
Source : Ici Normandie
