Avec plus de 80 millions d'euros de dons collectés, les organisateurs du Téléthon 2014 saluent encore une fois la générosité des français. Cependant, beaucoup de donateurs ignorent qu'une partie des dons servira à financer la recherche sur des chiens.
La réalité des chiens cobayes et myopathes
Les associations de protection des animaux connaissent l'existence de ces chiens cobayes. Cependant, peu d'informations circulent à leur sujet, ce qui complique l'information au public. Audrey Jougla, une journaliste de Rue 89 a réussi à entrer dans le chenil de chiens, génétiquement manipulés pour naître myopathes, à l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.
Les laboratoires cherchent à tout prix à cacher ces expérimentations. En effet, montrer des chiens qui ne peuvent ni s'alimenter, ni bouger, ni respirer correctement et qui sont nourris avec une sonde réduirait considérablement les dons.
Il est évident que ces chiens souffrent. Certains chiens ne connaissent aucune expérimentation et servent simplement de témoins afin que les chercheurs puissent observer l'évolution de la maladie. Pour les chercheurs, cette observation est indispensable pour comprendre la maladie et apporter des solutions aux malades. Cette "souffrance créée et non soulagée" est dénoncée par les associations de protection animale qui dénoncent l'inutilité de cette méthode. En effet, selon eux, les impacts de la maladie, si elle n'est pas traitée, sont connus depuis longtemps.
La plupart de ces chiens proviendrait du CEDS (Centre d’élevage du domaine des Souches), à Mézilles (Yonne). Chaque année, depuis 2010, une manifestation est organisée afin de dénoncer cet élevage qui fournit des chiens uniquement destinés aux laboratoires. Des actes de maltraitance ont également été signalés par un ex-employé, maintenant décédé. Un site dédié à sa fermeture a été créé.
Une méthode qui ne risque pas de disparaître
Pour les scientifiques, utiliser des animaux dans le cadre de la recherche, notamment contre la myopathie de Duchenne, est une méthode pertinente car les Labradors contractent une forme semblable à celle de l'homme. De plus, pour un scientifique interrogé par Audrey Jougla, cette méthode risque de perdurer du fait de réflexes conservateurs. En effet, certains scientifiques auraient peur du changement et ne veulent pas abandonner des protocoles qu'ils expérimentent depuis le début de leur carrière.
De plus, certains chercheurs se cachent derrière les avancées permises par les chiens de laboratoires. Dernièrement, un traitement a permis à des chiens de retrouver de la densité musculaire et ce, durablement. Des essais cliniques sur l'homme devraient être amorcés dans peu de temps.
Conscientes de cela, les associations de protection animale cherchent avant tout à faire reconnaître le sacrifice, souvent ignoré, de ces chiens vivant sans connaître la lumière du jour dans des conditions difficiles avant d'être euthanasiés. Une association de réflexion sur la maladie de Huntington, Ding Ding Dong, a d'ailleurs entrepris des démarches en ce sens.
Source photo : Yummypets
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Noelle J