Aujourd'hui, Yummypets vous propose un petit zoom sur un métier de rêve : photographe animalier. Elsa Meier, que vous connaissez sûrement sous le nom Yourka, Hélia et Niko sur Yummypets, nous parle de son métier, sa passion et ses fidèles compagnons à quatre pattes.
- Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Elsa MEIER, j'ai 25 ans et j'habite au nord de Paris non loin de la ville de Chantilly. D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été fascinée par les grands espaces, les animaux, la nature. D'un naturel plutôt solitaire et très observatrice, j'ai longtemps évité les interactions avec mes homologues "humains". Je préfère souvent me taire et contempler les petites choses quand je suis dehors.
- Quelle est ton activité ?
Actuellement, je suis photographe à mon compte (spécialisée pour le moment principalement dans les chevaux) depuis fin 2013. Je compte ouvrir un volet chien/chat depuis que j'ai pu apprendre avec Yurka, ma Husky.
- D'où te vient ta passion pour la photographie ?
Ma passion pour la photographie est venue par hasard et tardivement (2010). J'ai appris à me servir des appareils argentiques quand j'avais 8 ans, non pas pour faire de la photographie mais pour récolter des souvenirs. Peu m'importait la qualité tant que je pouvais capturer ces moments uniques. Ce n'est que lorsque j'ai été privée entièrement des chevaux pour des raisons de santé et que j'en ai été éloignée (à cause d'études loin de ce domaine), que je me suis tournée vers la photographie. Au départ, c'était juste un moyen de substitution pour me consoler, puis j'ai voulu montrer au monde et surtout aux non connaisseurs la magie et la beauté qui émanait des chevaux. Je les connaissais par coeur, leurs muscles, leurs courbes, leur regard, leurs expressions. Tout me fascinait et encore plus lorsque c'était mêlé avec les jeux de lumière. J'ai donc décidé d'apprendre par moi-même afin d'obliger mon appareil à capturer ce que je voyais et non ce pour quoi il était programmé.
- Que faisais-tu avant la photo ?
J'étais étudiante en école d'ingénieur, spécialisation Géologie et Environnement.
- Comment définirais-tu ton style photographique ?
"La beauté mystérieuse" oui, je crois que c'est cela.
Je n'aime pas les mises en scène, elles me mettent mal à l'aise. J'aime me faire surprendre par ce que la nature et mon sujet m'offre au moment T. Je les laisse s'exprimer. C'est alors seulement une fois que l'ambiance me parle et me plaît que je me place, déclenche, observe, réessaie, jusqu'à obtenir ce que je veux (ce qui est un paradoxe quand on sait que la patience n'est pas mon fort en temps normal). Bien souvent, je ne suis pas satisfaite car la réalité est tellement plus belle et emplie d'émotion que le résultat photographique, mais bon c'est un début.
- Qu'est-ce qui te passionne dans cette activité ?
Ce qui me passionne va peut-être vous sembler orgueilleux d'un certain côté. En fait, ce que j'aime, c'est avant tout ces émotions et cette beauté à laquelle j'assiste et qui m'est donnée de voir grâce à mes sujets. Mais aussi le fait d'être capable de montrer aux gens ce à quoi ils échappent car ils ne s'ouvrent pas assez au monde et reste dans le superficiel. Beaucoup ne font que voir le monde, mais sont incapables de l'observer et d'être touchés par ces petites choses qui semblent insignifiantes mais qui apportent tellement. Tel est le cas de la lumière qui est bien trop souvent négligée alors qu'elle est l'indispensable de la photographie. Combien de fois à la réception de la commande mes clients me disent: "Mais quand avez-vous pris cette photo, où était-ce ?" et moi de leur répondre: "C'était ici, avec vous quand nous avons fait ceci ou cela".
- Quel serait ton conseil pour réaliser de belles photos animalières ?
J'hésite entre la passion et l'observation... En fait il faut les deux. Avant tout être passionné réellement par ce qu'on fait, ce qu'on photographie. Ne pas photographier simplement pour dire "moi aussi je peux le faire". La photographie c'est aussi et surtout être très observateur, débrouillard et accepter ces phases où l'on observe sans prendre de photo. Si on a cet esprit observateur alors tout semble plus facile. Pas besoin de livres pour apprendre, juste de comparaisons, de logique (avec une bonne dose de persévérance car rien n'arrive tout cuit dans le bec) et enfin un esprit critique envers son travail. Toujours se remettre en question.
Mais avant tout, et c'est très important, vous devez photographier pour vous et non pour les autres. Le nombre de yummys, de j'aime, de vues sur une photo est toujours aléatoire et ne traduit rien. Si vous aimez ce que vous faites, votre sujet, et que vous essayez toujours d'aller au-delà, le résultat ne se fera pas attendre !
- Comment trouves-tu l'inspiration ?
En photographie j'ai de la chance, l'inspiration est très souvent présente et j'aime expérimenter de nouvelles choses même si elles ne rendent rien au final. Au moins, j'aurais essayé et parfois je suis surprise des résultats ! Mais pour répondre vraiment à la question, je crois que ce sont mes sujets qui m'inspirent de tout temps. Tous ces moments passés auprès d'eux font bouillonner mon imagination à longueur de journée. Ajouté à cela des heures à regarder le travail d'autres photographes connus ou non afin de m'émerveiller moi aussi et voilà le résultat !
- As-tu d'autres passe-temps liés au monde animalier ?
Je suis cavalière depuis mes 10 ans et je travaillais en parallèle du collège/lycée comme palfrenière/soigneur. Avant la photographie, j'ai aussi appris le dessin animalier en autodidacte ce qui m'a beaucoup aidée pour la photo et surtout les retouches.
- Où, quand, comment as-tu rencontré tes animaux ?
Alors la plus ancienne rencontre a été celle d'Hélia, une ponette welsh sauvageonne achetée par mon centre équestre en 2001. Elle avait sept ans, était complètement flippée et avait peur des adultes (séquelle qu'elle garde encore). Je m'en suis occupée pendant 14 ans. Maintenant, elle vit une retraite paisible chez ma coach.
Ensuite, il y a eu l'arrivée de Nikolaï*HN en 2004. Comme son nom l'indique, c'est un cheval confié par les haras nationaux. Il avait trois ans, d'origine Selle Français mais avec du sang américain et ne m'était pas destiné. Mais suite à une blessure à son arrivée, les choses ont fait que je me suis occupée de lui et le coup de foudre ayant opéré ma coach m'a laissée faire de son débourrage et m'occuper de lui jusqu'en 2010, date où j'ai dû partir en étude. Pendant cinq ans, j'ai veillé sur lui à distance, le coeur déchiré de ne plus pouvoir le voir à cause des kilomètres et faute de moyens. Mais à la fin de mes études, je suis revenue fin 2014 et je l'ai retrouvé (enfin). C'est mon cheval de coeur depuis 11 ans maintenant.
La dernière et celle-ci est à moi (enfin à mon père) c'est la belette: Yurka. Husky sibérienne de deux ans maintenant. C'est une chienne de trafic, trouvée il y a un an avec une fracture ouverte à l'antérieur alors qu'elle était âgée d'un an. Elle n'était pas prévue du tout. Jamais eu de chien et pourtant c'est pas faute d'avoir essayé pendant 25 ans ! Mais le hasard fait parfois bien les choses. Elle a été recueillie par mon amie qui travaille à la SPA et ainsi sauvée. Comme elle ne pouvait pas la garder (oui elle a beaucoup d'autres loulous) elle m'a demandée de trouver quelqu'un et là, nous avons réussi à faire craquer mon père.
- D'où viennent leurs noms ? Quels sont leurs surnoms ?
Pour Hélia son nom vient de son naisseur. Comme surnoms, elle a : ma Yaya, ma Louloute ou encore Petit poney sauvage.
Pour Niko idem. Ses surnoms sont : Niko, Nikoko, Kokolaï, Kokotorep (à cause de son collier anti-tique), Loulou, Bob (référence à Bob Marley pour son pas si e-ner-gétique), Pilu.
Par contre le nom de Yurka vient du nom du chien que ma grand mère a connu petite. Ces surnoms sont : Belette, Truffette (parce qu'elle truffe tout le temps en balade) ou la pute (oui c'est pas glamour mais c'est dit avec le sourire, à cause des positions sur le dos, pattes écartées qu'elle adore prendre pour qu'on la caresse).
- Comment décrirais-tu leurs caractères ?
Hélia est sur l'oeil, délicate, secrète, avec un tempérament de feu. Pas du tout démonstrative, il faut l'observer et comprendre ses codes. C'est elle qui m'a le plus appris.
Niko lui c'est un gentil, mais très intelligent. Il a besoin qu'on s'occupe de lui. Comme on dit, il a appris à lire et à écrire. En club, il n'en fait pas une, juste le stricte minimum. Par contre avec moi, il me donne tout à conditions que je le mérite. À cheval, on passe notre temps à s'embêter, se taquiner, faire des bêtises et de temps en temps, on bosse. Il est très polyvalent. Et à pied, c'est un pot de colle qui aime les câlins.
Yurka c'est le Ying et le Yang mais aussi une vraie tête de mule. Pas patiente pour un sou. Elle déborde d'énergie mais adore faire des longues siestes sur le lit en ronflant. Son instinct de chasseur s'est développé et elle ne cherche qu'une chose c'est explorer et manger ! À côté, c'est un amour de crapule qui vient faire des câlins et des bisous.
- Quelle est la chose la plus folle que tu aies faite pour eux ?
Pour Hélia, quand on la connait, c'est d'être partie en forêt à cru avec elle en la laissant galoper à sa guise là où elle voulait aller. C'était avant qu'elle ne parte car vendue à un autre club... mais heureusement pour moi, elle a été tellement compliquée qu'ils l'ont ramenée une semaine après !
Pour Niko, ce sont ces longues nuits passées à le veiller pendant sa plus grave colique. Pour le véto, il était condamné et moi j'étais en période de partiels loin. Malgré tout, tous les jours, j'ai fait les allers-retours le jour en examens et le soir pour le veiller, changer ses perfs, le faire marcher toutes les heures, le rassurer quand il souffrait. Les quatre pires jours de ma vie.
Pour Yurka après l'avoir adopter, c'est de partir à l'autre bout de la France pour lui permettre de découvrir la neige pendant huit jours après dix heures de voiture.
- Votre meilleur souvenir ensemble ?
Pour Niko et Hélia, je crois que c'est le jour où ils m'ont montré (enfin où plutôt j'ai compris) qu'ils savaient qui j'étais et qu'ils avaient confiance. Je n'ai jamais été très fan des "mais si il te reconnait, tu lui manques" surtout que j'étais plus vraiment là et que ce sont des chevaux de club donc ils en voient du monde passer... Je pensais qu'ils m'oublieraient et ne venaient me voir que pour les carottes. Je m'étais trompée.
Pour Hélia, ça s'est passé un soir quand je l'ai mise en liberté. Elle était délaissée au club (trop compliqué pour les enfants, trop vieille pour les plus grands) et avec les études, je ne pouvais plus venir aussi souvent. Elle m'a montrée qu'elle voulait qu'on joue, que je cours, qu'elle me suive. C'était la première fois en 10 ans que je voyais cela. Ca m'a vraiment touchée.
Niko, lui, ça a été un jour dans le manège. Cela faisait quelques mois que je n'étais pas venue. Alors que j'allais dire bonjour à ma coach dans le manège sans savoir que Niko y était, ce dernier a henni en entendant ma voix et est venue au grand trot devant moi, laissant sa cavalière incapable de décider quoi que ce soit en haut ! S'en est suivi une séance de câlin et un Koko infernale qui ne voulait plus travailler.
Pour Yurka, je dirais la fois où j'ai fait une rechute de paludisme. Elle a senti que j'étais pas bien et est venue se lover sur mon dos pour me tenir chaud avec sa petite tête sur l'épaule en train de me faire des léchouilles.
- À quoi ressemble une journée type par chez toi ?
8h30 : après avoir mangé, la belette monte à l'étage pendant que mon père se douche et saute sur mon lit afin de me réveiller et avoir des gratouilles.
9h30h à 10h30 : première balade en forêt (toujours avec un appareil autour du cou). Puis, direction l'ordi pour travailler sur les photos clients pendant que Yurka ronge ses os à moelle et chasse les papillons dans le jardin.
12h30-13h30 : après les cours du matin de mon père, re-balade avant le déjeuner souvent sur les bords de l'Oise. Après manger, séance sieste pour mon père et la belette (et là ça écrase).
14h30 : L'après-midi nous sommes toutes seules, généralement Yurka monte au club avec moi pendant que je m'occupe des différents chevaux que j'ai au travail et ensuite je retourne bosser.
Vers 18h (en hiver, mais 20h en été) : re-balade autour du lac cette fois.
20h30 : miam du chien qui crève de faim.
21h30 : miam des humains avec la Yurka qui essaie par tous les moyens d'avoir du rab.
22h : Yurka squatte le lit pendant qu'on regarde le film.
23h : La belette demande à sortir dans le jardin et moi je monte bosser.
la nuit : au choix elle rentre vers 1h pour dormir dedans ou reste dehors.
- Comment as-tu connu Yummypets ?
Je crois que c'est par hasard sur Facebook, dans les "pages que l'on pourrait aimer".
- Depuis quand et pourquoi es-tu inscrit(e) ?
Ça doit faire tout juste un an car nous avions déjà Yurka et c'était un peu avant sa sortie à la mer. J'avais regardé rapidement le site et ce qui m'a fait m'inscrire c'est surtout la partie annonce en cas de disparition. C'est bête mais Yurka étant une Husky exploratrice, je me suis dit que ce serait toujours un plus. Puis à force, j'ai posté des photos et j'ai continué en voyant que certains avaient un intérêt pour son histoire et son évolution.
- As-tu fait des rencontres parmi nos yummypotes ? Si oui, les vois-tu en dehors de la communauté ?
Oui, il m'arrive de discuter avec certains, surtout sur les expériences en photo. Par contre, non je ne les vois pas en dehors.
- Qu'est-ce qui te fait aimer Yummypets ?
J'aime suivre l'évolution des différents compagnons de la communauté Yummypets et cela permet parfois d'apprendre sur les comportements des chiens (comme pour nous c'est nouveau c'est toujours utile).
- Autre chose à rajouter ?
Merci beaucoup à toi Léo pour m'avoir proposée cette interview, cela m'a fait très plaisir. Et pour ceux qui le souhaite n'hésitez pas à suivre mon travail si cela vous dit et me poser des questions si vous en avez, par je ne suis ni vendeur Fnac, ni formatrice en photo donc je vous répondrai uniquement avec mon expérience personnelle. :)
Merci Elsa d'avoir répondu à cette interview !
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nataly d
Alizée F