De nombreuses expressions françaises font références aux animaux. Mais savez-vous pourquoi ?
Nous avons beaucoup d’expressions françaises, et certaines d’entre elles reprennent des noms d’animaux. Donner sa langue au chat, un bouc émissaire, poser un lapin… Mais quelles sont les origines de certaines de ses expressions ? C’est ce que nous allons découvrir.
Donner sa langue au chat
Donner sa langue au chat signifie que l’on renonce à donner la bonne réponse, à chercher la bonne réponse. L’expression d’origine nous vient de Madame de Sévigné au 17ème siècle qui disait “jeter sa langue aux chiens”. On jetait à la fin du repas, les restes de nourriture aux chiens, ainsi, c’est comme si l’on abandonnait l'organe de la parole devenu inutile, sans valeur.
Au 19ème siècle, le mot “jeter” et remplacé par “donner” et “chiens” par “chat”. Le chat prêtant alors son nom à plusieurs expressions comme “abandonner sa part aux chats”. N'ayant pas l’usage de la parole, il devient un confident et nous pouvons lui confier n’importe quoi, il n’allait pas le répéter. Le chat sait garder les secrets, mais ce n’est pas tout ! “Donner sa langue au chat” voudrait ainsi dire, lui jeter l’organe de la parole, devenu alors inutile et être sûr qu’il le gardera.
Un bouc émissaire
Un bouc émissaire est une personne sur qui l’on rejette tous les torts, ou responsabilités alors qu’il est innocent.
Cette expression est d’origine religieuse. Il existe une cérémonie d’expiation destinée à effacer les péchés que les Hommes ont pu commettre. Selon une idée soufflée par Dieu à Moïse, l’Homme choisit un bouc pour lui faire porter tous les péchés. Le prêtre le charge alors symboliquement de tout le mal que l’Homme a pu faire avant de l’envoyer dans le désert à la rencontre d’Azazel.
Le nom de bouc émissaire vient du latin “caper emissarius” qui peut se traduire par « le bouc envoyé/lâché ».
Poser un lapin
Vous connaissez déjà sûrement la signification de cette expression qui veut dire faire attendre quelqu’un et ne pas aller à un rendez-vous fixé avec elle.
À l’origine, poser un lapin signifiait de pas payer les faveurs d’une femme. Il faisait donc attendre son paiement à une femme dont il avait profité. Le lapin faisant référence au lapin posé sur les tourniquets des jeux de foire, qui paraît facile à gagner et qu’on ne gagne jamais.
Aujourd’hui, l'expression est passée de l'attente de paiement à l'attente d'une personne. Ce qui signifie que cette personne n’a pas tenu son engagement.
Verser des larmes de crocodile
Lorsque quelqu’un verse des larmes de crocodile, on dit qu’il verse de fausses larmes pour émouvoir ou tromper quelqu’un.
Cette expression existe depuis l’Antiquité. Selon une légende égyptienne, les crocodiles alors très répandus dans le Nil, gémissaient et pleuraient pour attirer leurs proies, qui intriguées par le bruit, tombées dans le piège.
Malin comme un singe
On dit de quelqu’un de très futé, habile qu’il est malin comme un singe.
Mais d’où vient cette expression ? À l’origine, le singe est considéré comme un animal maléfique, associé au Malin donc au Diable. Au fur et à mesure du temps, l’adjectif malin évolue et finit par désigner l'habileté du singe et non plus sa méchanceté.
Faire un bœuf
Faire un bœuf signifie jouer une séance musicale improvisée. Dans le monde du jazz, cela s’appelle une jam-session ou une jam, où des artistes qui n’ont pas forcément l'habitude de jouer ensemble se réunissent pour faire un concert improvisé. Mais cette pratique ne se fait pas uniquement dans le jazz et devient alors un "bœuf".
Mais pourquoi un bœuf ? Cette appellation vient d’un cabaret où se réunissait par exemple Jean Cocteau et où la carrière de certains musiciens a démarré comme pour Léo Ferré ou encore Charles Trenet. Ce cabaret portait le nom de “Bœuf sur le toit” ! C’est dans cet endroit que les “jams sessions” sont apparues. Au début du XXe siècle, les musiciens allaient en fin de soirée s'y rencontrer pour pratiquer ensemble de longues ''jam sessions''.
Le ''bœuf sur le toit'' est donc à l'origine de l'expression ''faire un bœuf'' généralisée par les musiciens français qui désigne le fait de pratiquer une jam session.
L’Âne de Buridan
Être comme l’âne de Buridan se dit de quelqu’un qui hésite beaucoup et qui ne sait pas où se positionner.
Cette expression française nous vient du philosophe Jean Buridan qui, lors de certains de ses cours, notamment sur la notion de libre arbitre qui s’oppose aux tenants du déterminisme, évoquait un âne. Cet âne, trop indécis, va finir pour mourir de faim et de soif, car il n’aura jamais su décider s’il devait commencer par se rassasier ou se désaltérer.
Vous connaissez désormais la signification et l’origine de plusieurs expressions françaises en référence aux animaux. Vous reconnaissez-vous dans l’une d’entre elles ?
Source : Laplumedepierrot.com & Ouest-france.fr