Depuis septembre 2024, la commune de Montpon-Ménestérol, en Dordogne, applique une nouvelle réglementation visant à responsabiliser les propriétaires d'animaux errants. Au total, 18 amendes ont déjà été infligées.
La mairie de Montpon-Ménestérol a décidé d'agir face au nombre croissant de chiens et de chats errants dans les rues. En mai, le conseil municipal a approuvé une mesure de "facturation des animaux errants," permettant de verbaliser les propriétaires lorsque leur animal est retrouvé en divagation et pris en charge par la ville. Mise en place en septembre, cette mesure, plutôt rare en France, a déjà conduit à l'émission de 18 amendes en seulement un mois.
La maire, Rozenn Rouiller, explique cette mesure comme une réponse à la charge financière que représentent les interventions sur les animaux errants en dehors des limites de leur propriété pour la commune. Elle ajoute : « Je ne suis pas pour la répression en premier lieu, mais ce sont souvent les mêmes personnes, des multirécidivistes ». Rozenn Rouiller précise ainsi qu’un même chien fugueur a déjà été récupéré cinq fois en une seule semaine. Elle espère que la mise en place des amendes incitera les propriétaires à être plus responsables et réduira ces récidives.
Un coût pour la ville et ses agents
Cette décision a été motivée par les coûts importants que les animaux errants imposent à la commune. Selon l’élue, ils représentent aussi un danger potentiel, pouvant mordre ou provoquer des accidents. Les agents municipaux, souvent mobilisés pour des interventions imprévues, ont exprimé leur ras-le-bol face aux coûts engendrés par la prise en charge de ces animaux : soins vétérinaires, alimentation, et parfois hébergement.
« Quand vous êtes élu de garde et que le téléphone sonne à 2 heures du matin pour aller ramasser des animaux, c’est compliqué, soupire Rozenn Rouiller. Ce n’est pas le rôle d’une commune de gérer les animaux errants, mais on y est contraint. »
Les propriétaires concernés s’exposent désormais à une amende de 50 euros minimum, avec un supplément de 15 euros par nuit en chenil et de 40 euros si l’animal est transféré vers la SPA.
En cas de non-paiement, la mairie pourra transmettre le dossier aux finances publiques pour recouvrement. Depuis le lancement de cette mesure, 18 contraventions ont été dressées.
Le vagabondage des chats déjà interdit en Europe
En Europe, laisser son chat errer librement en extérieur est souvent interdit en raison des risques pour la biodiversité locale et pour la sécurité du chat lui-même. En France, par exemple, le Code rural et de la pêche maritime considère les chats en divagation comme une menace potentielle pour les espèces protégées, notamment les oiseaux. Ce type de réglementation vise à protéger la faune sauvage tout en sensibilisant les propriétaires aux responsabilités qu’implique la garde d'un animal de compagnie. Dans plusieurs pays européens, des règles similaires encouragent les propriétaires à maintenir leurs chats sous surveillance, en particulier dans les zones sensibles.
Il est également important de rappeler qu’un animal laissé en liberté hors de son foyer ou jardin sécurisé est exposé à de nombreux risques : voitures, chasseurs, actes de malveillance, animaux sauvages, pour n'en citer que quelques-uns.
En somme, protéger votre animal et limiter ses déplacements, c’est veiller à sa sécurité tout en préservant celle de son entourage.
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En savoir plus : Laisser son chat en liberté serait en réalité interdit en Europe.
Source : France Bleu